Format: | 1936. Après la mort de ses parents, Pierrot, sept ans, est accueilli au sein de la résidence où sa tante est gouvernante. Sise au sommet d'une montagne aux limites de l'Autriche et de l'Allemagne, la demeure est connue sous le nom du Berghof et, sans le savoir, le garçon vient de pénétrer dans le repaire d'Adolf Hitler. Sa tante lui dit que dorénavant il se nommera Pieter, qu'il doit cesser de correspondre avec son copain juif Anshel et qu'il doit se faire discret lorsque le propriétaire des lieux est présent. Peu à peu, l'enfant gravite au plus près du cercle intime du Führer, il devient membre de la Jeunesse hitlérienne et embrasse pleinement la ligne de pensée de la doctrine nazie, de même que les nouveaux privilèges que lui confère l'uniforme. D'un garçon gentil, avenant et doux, Pierrot devient autoritaire et violent. Il apprécie la compagnie d'Hitler auprès duquel il se sent enfin considéré. 1945. La guerre étant pratiquement perdue, le Führer a depuis longtemps déserté le Berghof. Pierrot est seul dans la demeure lorsque les troupes alliées l'embarquent pour un camp de prisonniers de guerre. L'adolescent est finalement relâché et s'en suit une errance empreinte de remords, pendant laquelle il retrouve son ami Anshel qui, devenu écrivain, couche sur papier son histoire. [SDM] | Un roman historique poignant qui dresse un portrait saisissant et dérangeant des ravages que peut faire une doctrine (ici, le nazisme) sur une jeune conscience en pleine consolidation, le tout par le biais du regard naïf du jeune protagoniste qui, bien que pleinement responsable de ses actes (la délation de sa tante et son exécution, par exemple), ne saisit pas l'ampleur de l'horreur qui se déroule à l'extérieur des murs du Berghof. Par extension, le parcours de Pierrot rappelle celui de milliers d'Allemands adhérant au parti national-socialisme au début des années 1920, mais sans prendre pleinement conscience de la finalité funeste de ce projet de société, ou encore celui des fonctionnaires de l'état nazi qui en viennent à banaliser le mal. [SDM] |